Papier, ondes, écrans : du texte au public dans la culture populaire africaine
Université de Bristol, Royaume-Uni
12-13 juillet 2017
Conférencières invitées : Lydie Moudileno (Université de Pennsylvanie) et Tsitsi Jaji (Université Duke)
De récentes œuvres d’art comme Écriture infinie de Bili Bidjocka ou Imprimerie nationale de François-Xavier Gbré rendent palpable le statut matériel fragile de l’écrit et de la lecture sur le continent africain. Elles nous rappellent aussi les pouvoirs qu’ils donnent. Face à des agendas officiels prônant le développement de l’éducation (e. g. le 4ème objectif de développement durable des Nations-Unies, qui s’ajoute à des initiatives plus anciennes), ce colloque explorera les modes de réception qui se manifestent au sein d’une culture populaire en Afrique.
Les textes propres à une culture populaire africaine forment un abondant corpus composé de matériaux textuels, sonores, et visuels : depuis les chansons, les magazines, la littérature sentimentale, les paroles de hip-hop, jusqu’aux blogs et messages sur Facebook, en passant par les inscriptions urbaines ou les tro-tros à Accra (Barber, 1987, 2007 ; Newell et Okome, 2014 ; Quayson, 2014). La culture populaire englobe aussi les nombreuses manières par lesquelles ces objets culturels sont reçus et interprétés, à une échelle locale, nationale, et/ou internationale (Benwell, Procter and Robinson, 2012). Ce domaine de recherche mobilise des méthodes propres aux études culturelles, à l’histoire matérielle de l’imprimé, ainsi qu’à la sociologie de la réception (Charpentier, 2006). Le matériau en question reste cependant relativement peu étudié et enseigné, du fait de difficultés d’accès et de débats méthodologiques persistants. Comment mener des recherches sur ce matériau (archives, entretiens, observation ethnographique (Mbodj, 2013), numérisation, bases de données) ? Comment est-il, ou pourrait-il être intégré dans les enseignements relevant de différentes disciplines ?
Ce colloque a donc pour objectif de réfléchir aux espaces critiques de lecture et d’écoute qui prennent forme au sein et à partir de textes relevant d’une culture populaire en Afrique. Nous cherchons à discuter le vocabulaire critique suscité par ces espaces de réception en un moment de transition pour l’objet-livre et les pratiques de lecture qui l’accompagnent. Nous invitons les participants à discuter les mots-clés suivants dans leurs propositions : réception, éducation, alphabétisation, entreprenariat, temps libre, socialisation.
Toute proposition de contribution individuelle ou de panel est bienvenue, en particulier sur des terrains francophones ou multilingues.
Les thèmes choisis peuvent inclure (sans s’y limiter) :
– Les modes de réception des magazines, du slam, du hip-hop, des blogs et des réseaux sociaux
– La représentation de scènes de lecture ou d’écoute dans la littérature, les films, les magazines, le slam, le hip-hop, les blogs, les réseaux sociaux, et l’art contemporain
– La production et la circulation matérielles de l’écrit en Afrique
– La lecture comme éducation, souci de soi, travail et/ou loisir
– Public(s), temps libre et chômage
– Initiatives d’alphabétisation populaire et développement (y compris des approches critiques de ce terme)
– Espace public et formes culturelles populaires
– Groupes militants et nouveaux médias
Merci d’envoyer vos propositions (300 mots), avec un titre et une courte biographie (50 mots maximum) à paperairwavesscreen@gmail.com d’ici le 15 février 2017. Les langues du colloque sont l’anglais et le français. Nous envisageons la publication d’un numéro de revue à la suite du colloque.
Organisatrices du colloque : Ruth Bush (Université de Bristol) et Claire Ducournau (Université Paul Valéry – Montpellier – RIRRA21)
Ce colloque est financé par le Arts and Humanities Research Council (Royaume-uni) et fait partie du projet ‘Popular print and reading cultures in francophone Africa’.